La théorie de la segmentation
La théorie de la segmentation se fonde sur le fait qu'il existe des investisseurs préférant le long terme (caisses de retraite, assurances...) et d'autres qui préfèrent le court terme (fonds de placement, banques...). Il en résulte une segmentation du marché en fonction des échéances et le niveau des taux pour chaque échéance va dépendre de l'offre et de la demande existante sur chaque segment.
Dans sa version la plus dure, cette théorie ne tient pas compte des anticipations quant à l'évolution des taux et suppose que chaque investisseur préférera toujours le titre qui coïncide avec son horizon-temps. Or, dans la pratique, chaque investisseur possède une certaine souplesse et sera d'accord d'investir sur un titre dont la maturité ne coïncide pas avec son échéance si ce dernier offre un rendement suffisamment élevé.
La théorie des anticipations
La théorie des anticipations est la plus ancienne des trois. Elle postule que tous les taux sont déterminés par les anticipations du marché quant aux taux futurs à court terme. Cela revient à dire que placer de l'argent sur une période de 2 ans doit être équivalent à placer de l'argent pendant un an puis de placer la somme reçue au terme de la première année à nouveau pendant un an.
La théorie de la préférence pour la liquidité
La théorie de la préférence pour la liquidité postule que les investisseurs préfèrent investir sur des horizon-temps courts ; « un tien, vaut mieux que deux tu l’auras ». D’autre part, l’incertitude quant à l’évolution du débiteur liée aux titres à long terme rend ces emprunts plus risqués que les titres à court terme. Ils doivent donc offrir des rendements plus élevés pour attirer les investisseurs.
Cette théorie explique surtout une courbe ascendante. Comme elle se base aussi sur les anticipations des investisseurs quant aux taux futurs, elle peut aussi expliquer des courbes descendantes. La prime pour la liquidité aura pour effet d'atténuer le caractère dégressif de la structure.
La faiblesse de cette théorie réside dans le fait qu'elle considère le marché comme un tout homogène (les investisseurs ayant une préférence pour un certain horizon-temps). Or, il est plus réaliste de considérer que les investisseurs n'ont pas tous le même horizon-temps. Dès lors, les investisseurs ayant un horizon-temps plus long refuseront de payer une prime sur les titres avec des maturités identiques à leurs échéances et exigeront une prime pour détenir des titres qui ont une maturité plus courte. |